isolation phonique contre les bruits en logementAfin de réduire les bruits en logement, l’isolation phonique, surtout en appartement, est une solution très efficace. En effet, elle permet de limiter les transmissions des bruits extérieurs,d’un logement à un autre, ou d’une pièce à une autre. On vous dit pourquoi et comment.[toc]

Quels sont les avantages de l’isolation phonique pour réduire les bruits en logement ?

Entreprendre des travaux d’isolation phonique en habitation présente plusieurs avantages. En effet, le bruit à domicile perturbe 86 % de français, selon le ministère des solidarités et de la santé. De plus, il est responsable de troubles physiques, génère stress et changements d’humeur.

Si depuis 1995, la NRA impose aux constructions neuves des normes en matière d’acoustique, visant à réduire la transmission des bruits occasionnés par les voix, les chocs ou la circulation, elles sont limitées. Ce constat se vérifie d’autant plus en maison individuelle, où les critères portent essentiellement sur certains bruits extérieurs. Quant aux immeubles construits il y a plus de 30 ans, les appartements y sont très mal insonorisés, de sorte qu’on a souvent l’impression que son voisin habite la pièce à côté. En outre, les bruits qui passent à travers les cloisons à l’intérieur d’un logement empêchent toute intimité.

Les travaux d’isolation phonique en rénovation, réalisés seuls ou associés à des travaux d’isolation thermique, sont efficaces pour neutraliser à la fois les pertes de chaleur et les nuisances sonores. Cette solution vous permet par la même occasion de réduire vos factures énergétiques.

Outre les avantages liés au confort personnel, l’isolation acoustique d’un logement peut faciliter et accélérer sa vente. De plus, elle augmente sa valeur, surtout s’il se situe dans une zone bruyante.

En rénovation, pour faire barrière à la pollution sonore à l’intérieur et à l’extérieur d’un habitat, on recourt à l’isolation phonique des murs, plafonds, combles, sols et planchers, par différentes techniques et au moyen de matériaux isolants adaptés. Les travaux doivent également permettre d’améliorer le confort acoustique par le renforcement de l’isolation des portes et fenêtres, ou par leur remplacement.

D’autre part, l’isolation phonique a pour avantage de créer une intimité au sein du foyer, par l’insonorisation de certaines pièces, comme les chambres. Enfin, elle permet d’entretenir des relations de bon voisinage, en vous laissant faire du bruit chez vous, sans risquer des plaintes pour tapage diurne ou nocturne.

Principes de l’isolation phonique pour réduire les bruits

Plus une paroi est lourde et épaisse, moins elle laisse passer les sons. Idéalement, pour que les parois d’un logement puissent limiter au maximum les nuisances sonores dans un logement, elles devraient suivre la loi de masse. Ainsi les murs, cloisons, portes ou fenêtres devraient posséder une masse suffisamment lourde pour bloquer la transmission des bruits provenant de l’intérieur ou de l’extérieur de l’habitation.

En isolation phonique, en alternative à la paroi simple, que ce soit lors de travaux d’isolation phonique par l’intérieur, ou par l’extérieur, on applique le principe de masse-ressort-masse, par le système de la double paroi. Ce système, plus léger, consiste à créer deux parois (masses) entre lesquelles on dépose un isolant (ressort). A noter que le ressort peut être tout simplement de l’air entre les parois.

  • Entre le mur de support et un revêtement, pour isoler une paroi
  • Entre deux plaques de plâtre, pour isoler une cloison

L’isolant fibreux au milieu, comme la laine de verre ou la fibre de bois, absorbe et élimine les ondes sonores selon l’épaisseur des fibres. La séparation permet au premier mur de recevoir le son, mais sans le transmettre au deuxième.

Comment identifier les bruits dans un logement ?

Avant de se lancer dans des travaux d’isolation phonique, la première étape est d’identifier l’origine des bruits. Selon la provenance, l’intensité et le niveau d’inconfort ressenti par l’occupant, on pourra mettre en place des solutions pour isoler les lieux impactés et affaiblir la transmission des sons.

Repérer l’origine et le parcours des bruits

Les bruits perçus à l’intérieur d’un logement peuvent se transmettre différemment, directement ou indirectement, selon la structure du bâti. Ils peuvent s’infiltrer par les murs mitoyens, parois, cloisons, fenêtres, sols ou plafonds.

Les différents types de bruits à l’origine d’inconfort en habitat

  • Les bruits aériens extérieurs, courants en zone urbaine, sont causés par le trafic routier, ferroviaire ou aérien. Ils s’infiltrent par les ouvertures, portes et fenêtres et se propagent par l’intermédiaire des murs ou des combles.
  • Quant aux bruits aériens provenant de l’intérieur, ils sont émis par la télévision ou les voix. Ils se propagent à travers les murs et cloisons, les plafonds ou les planchers.
  • Les bruits d’impact, ou solidiens, causés par des chocs ou des vibrations, proviennent de pas, de déplacements de meubles, ou de chutes d’objets. Ils passent par la structure du logement par mise en vibration des murs, sols et parois latérales.
  • Aériens, solidiens, ou les deux à la fois, les bruits d’équipements sont générés par l’ascenseur, le lave-linge, les volets roulants, la robinetterie, ou le système de chauffage, par mise en vibration des parois.

Évaluer l’intensité des bruits

Bien qu’il soit possible de procéder soi-même à des tests acoustiques dans son logement, la présence d’un spécialiste s’impose si vous devez réaliser des travaux de rénovation. Selon l’intensité des bruits constatée, il vous renseignera sur les meilleures solutions phoniques à adopter, pour parvenir au résultat attendu.

Faire réaliser un diagnostic acoustique

Avec un kit de mesure, vous pouvez estimer la qualité acoustique de votre logement. Cependant, pour des résultats plus précis, il est préférable de faire réaliser un diagnostic acoustique. L’expert va réaliser une série de tests avec des appareils de mesure, pour évaluer les bruits à plusieurs moments au cours de la journée. Il vous fournira un rapport concis avec recommandations adaptées, en prenant compte de votre budget et de vos besoins. Toutefois, la mission de l’acousticien consiste à vous orienter vers des solutions d’isolation, mais il n’est pas qualifié pour accomplir les travaux exigés. En outre, le coût de l’intervention peut varier et atteindre plus de 2000 euros, suivant sa complexité.

Faire appel à un spécialiste de l’isolation phonique

C’est pourquoi vous pouvez demander l’avis d’un artisan spécialiste de l’isolation phonique qui effectuera les travaux par la suite, sans passer par l’étude payante d’un diagnosticien. Vous pouvez tout à fait demander un devis isolation en ligne pour profiter du passage gratuit d’un artisan qualifié, ou d’un plaquiste. Pour bénéficier de certaines aides financières, ils doivent posséder l’agrément RGE. Néanmoins, rien ne vous empêche de faire intervenir un artisan non agréé RGE, à partir du moment où il s’agit bien d’un professionnel inscrit à la chambre des commerces ou des métiers, ou ayant la qualification Qualibat. De plus, il pourra vous faire bénéficier de la TVA à 5,5 %, vous accorder un paiement échelonné dans certains cas, et vous faire profiter de travaux personnalisés.

Attention : Pour réaliser la correction acoustique d’une pièce ou d’un studio de musique, il faut s’adresser à un acousticien, à ne pas confondre avec un spécialiste de l’isolation phonique. En effet, le rôle de ce dernier est d’isoler acoustiquement des pièces traditionnelles d’un logement.

Quel  gain acoustique doit apporter l’isolation phonique ?

De façon générale, les spécialistes de l’isolation estiment que les bruits sont perturbants à partir de 35 décibels (dB). Cependant, en rénovation dans l’existant, il n’existe pas d’exigence de performance à atteindre.

Par ailleurs, on peut se fier à la nouvelle réglementation acoustique du seuil de résistance d’isolation phonique des constructions neuves.

  • 30 dB pour les bruits aériens extérieurs
  • 50 dB pour les bruits aériens intérieurs, 58 dB quand il s’agit d’un local d’activité
  • 58 dB pour les bruits d’impact
  • Pour les bruits d’équipement de chauffage ou climatisation, de 35 dB à 50 dB entre les pièces principales et la cuisine. Pour les bruits causés par l’ascenseur ou la chaufferie des parties communes, un seuil de 30 dB dans les principales, contre 35 dB dans la cuisine

Néanmoins, l’intensité du bruit est perçue à des degrés différents selon la sensibilité de chacun. Par conséquent, les travaux doivent apporter une amélioration acoustique selon le résultat attendu par l’occupant du logement, dans la limite du possible, pour que le bruit devienne supportable, insignifiant, ou inexistant.

A titre d’exemple, en réduisant de 10 dB la pression acoustique, on parvient à rendre le son 3 fois moins perceptible. Pour être performants, les travaux réalisés doivent engendrer un gain acoustique supérieur à 3 dB, correspondant à un bruit réduit de 50 %.

Comment choisir l’isolant phonique adapté en fonction du bruit ?

Pour agir efficacement contre la propagation des bruits dans un logement, les produits isolants choisis doivent avant tout posséder un indice correspondant au type de nuisance sonore, et des propriétés isolantes acoustiques adaptées.

Choisir le bon indice acoustique

  • Affaiblissement acoustique : Contre les bruits aériens, les produits doivent porter l’indice d’affaiblissement acoustique Rw qui mesure la quantité de bruits en décibels qu’ils peuvent stopper. Plus Rw est grand, plus le matériau est isolant.
  • Coefficient d’absorption : Contre les ondes sonores et la réverbération, l’indice α w, compris entre 0 et 1, indique la capacité du produit à absorber les bruits, pour améliorer la qualité acoustique à l’intérieur d’une pièce. Plus il est proche de 1, plus le matériau est absorbant.
  • Efficacité contre les bruits de chocs : Contre les bruits d’impact et d’équipements, les produits portant l’indice Δ Lw mesurent l’efficacité du revêtement contre les bruits de chocs. Plus Lw est grand, plus le matériau est performant.

Choisir le bon matériau

Pour être compatibles avec la nature et l’intensité du bruit à isoler, les isolants doivent posséder des propriétés phoniques appropriées. De plus, Ils sont souvent performants à la fois pour l’isolation thermique et phonique. En revanche, certains matériaux utilisés en isolation thermique, ne sont pas du tout adaptés au confort acoustique, et vice-versa. Il faudra en premier lieu vérifier que l’isolant est adapté à la paroi à isoler.

En tête de liste, ce sont les isolants végétaux biosourcés qui sont les plus performants en isolation phonique et plus particulièrement la ouate de cellulose. Considéré comme le meilleur isolant phonique, ce matériau est très efficace contre les bruits aériens. La fibre de bois est également un très bon choix d’isolant, et moins onéreux. Enfin, plus coûteux, le liège protège des bruits d’impact et dans une moindre mesure, des bruits aériens extérieurs.

Les isolants minéraux comme la laine de verre et la laine de roche, outre leurs performances thermiques, agissent contre les bruits d’impact et aériens extérieurs et atténuent parfaitement les vibrations sonores.

La mousse acoustique très dense en plaque est idéale pour les pièces et studios de musique. On trouve aussi des mousses alvéolaires acoustiques et phoniques.

Réduire les bruits en logement selon la technique d’isolation phonique

Lors de travaux de rénovation, afin d’obtenir un gain acoustique correspondant à ses besoins, il faut considérer plusieurs facteurs. La quantité de réduction du bruit dépend du  choix du matériau isolant et de son épaisseur. Mais elle dépend également de la technique employée, selon le type de paroi à isoler.

Choisir la bonne technique pour réduire les bruits à travers les murs

Pour l’isolation des murs et parois exposés à la plupart des types de bruits, et les cloisons concernées par les bruits aériens intérieurs, plusieurs techniques sont possibles. La pose sur ossature permet un gain acoustique de 20 décibels, tandis que les panneaux en sandwich apportent un gain acoustique de 15 décibels. La contre-cloison maçonnée génère un gain acoustique compris entre 2 et 18 décibels. En isolation des murs par l’extérieur, le doublage thermique couvre la majorité des bruits extérieurs.

Limiter la transmission des bruits d’un étage à l’autre

La réduction des bruits d’impact au niveau des plafonds s’obtient également par pose sur ossature, pour gagner le même affaiblissement acoustique, par le système de faux plafond ou plafond suspendu.  Quant à l’isolation thermique des combles par plusieurs épaisseurs d’isolant, elle permet de camoufler la plupart des bruits aériens extérieurs.

D’autre part, les sols et planchers bien isolés réduisent la transmission des bruits d’impact et aériens d’un étage à l’autre. Ainsi, l’ajout d’une moquette ou d’une dalle souple peut faire gagner 15 dB de réduction sonore. Avec une couche d’isolant recouvert d’un revêtement carrelage ou parquet, on obtient 20 dB d’affaiblissement sonore. L’isolation des planchers par le dessous, revient à isoler les plafonds pour gagner les mêmes performances acoustiques.

Réduire les bruits extérieurs

Enfin, bien isoler les fenêtres et les portes permet de lutter efficacement contre les bruits aériens extérieurs. Le vitrage correspond à des classes d’isolation entre 2 et 5,  permettant de réduire les décibels de 32 à 45 dB.  La solution idéale est d’opter pour des fenêtres double vitrage, pour gagner un affaiblissement de 25 à 28 dB. Afin de limiter la transmission des bruits au niveau des encadrements et des portes, il faut vérifier l’étanchéité, car son renforcement, de préférence par des joints en silicone, peut faire gagner 5 dB. Le cas échéant, on devra procéder au remplacement des équipements et privilégier l’installation d’une porte blindée ou en bois, matériau qui possède des bonnes propriétés phoniques. Toutefois, la meilleure solution consiste à installer une double porte.

Dernière mise à jour le 14/09/2023